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AU QUÉBEC ON SE SUCRE LE BEC, PUIS ON JOUE AUX ÉCHECS !

Vous trouverez plusieurs photos prises par Marcel Laurin sur la page Facebook.

Une belle surprise toute blanche attendait mon réveil au petit matin du très attendu vendredi 24 mars, journée de l’important événement annuel intergénérationnel LÉO de cabane à sucre : une douce et abondante tempête de neige printanière embellit tout le territoire Outaouais et donne de vrais airs d’érablière à la Cabane en bois rond du secteur urbain Mont-Bleu à Gatineau.

Une toute souriante Macy Zhang.


Quelle incroyable chance ! De quoi avoir vraiment envie de venir festoyer à la Cabane et quel contraste extérieur des derniers jours ! Le processus de changement de saison, bien que temporaire, n’est jamais beau à voir à la fin d’un long hiver en nous dévoilant la multitude de fondants monticules de neige sale, un sol trempé et boueux, le gazon mort de jaune, des arbres sans feuilles d’allure zombie et pire, la réapparition sous toutes ses formes des innombrables détritus non-recyclés, dû à la lâcheté humaine et jonchant un peu partout nos allées et venues. Comme par enchantement, tout cela était disparu en quelques heures sous un épais tapis tout blanc de propreté ! De plus, ces innombrables légers flocons ouatés, gonflés d’une pureté lumineuse, scintillent, tourbillonnent, valsent et se dandinent avant de se poser un à un, tout délicatement sur leur vaste et presque magique surface d’atterrissage. Un spectacle naturel prévu pour toute la journée ! Comment ne pas avoir le cœur à la fête !

Dès 9h00, une première équipe LÉO entre dans la vénérable Cabane et est impressionnée par l’allure conviviale des lieux. La couleur et la chaleur des superbes et immenses billes de pins embellissent dignement l’intérieur, surprennent et sécurisent tout nouveau visiteur dès leur arrivée. Au premier regard, on peut apercevoir sur leur visage ébahi de beaux yeux qui brillent d’éblouissement et voir se dessiner rapidement un plaisant sourire accrocheur. Motivés, nos dévoués responsables se mettent rapidement au travail. On installe d’abord dans la grande salle de tournoi 40 jeux standards de compétition, puis dans la petite salle adjacente 4 jeux surdimensionnés qui attireront comme des aimants de nombreux jeunes participants pour leur période de réchauffement. On termine l’embellissement du décor échiquéen en transformant le mur d’entrée en un échiquier géant, pleine grandeur, noir et blanc.

À 10h30, un second groupe LÉO amène les 32 pièces d’un jeu géant qui feront partie du décor et qui se retrouveront çà et là, partout, autant dans la salle de tournoi que dans la salle de dîner et qui apportent cette touche finale créant l’atmosphère ludique convoitée.

Pendant ce temps, ça commence à sentir bon dans la spacieuse salle à dîner pouvant accueillir près d’une centaine d’affamés convives. Nos nez reniflent déjà d’agréables parfums culinaires du traiteur en train de préparer son irrésistible buffet saveur d’érable qui saura sûrement ravir tout attablé invité et bien remplir les bedons qu’ils soient petits ou gros. On peut même y entendre le mélodique son de pratique des premiers accords d’une guitare tentant de s’harmoniser de concert avec une voix qui entonne les paroles de quelques airs folkloriques d’antan. À la fine pointe de la technologie musicale, ce troubadour moderne expérimente l’acoustique des lieux, ajuste en conséquence les précis périmètres recherchés au moyen de son portable et se prépare à devenir un vrai homme-orchestre; l’indispensable enchanteur musical qui saura faire danser des pieds, taper des mains, chantonner quelques refrains et faire battre les cœurs de plusieurs dîneurs.

Nous sommes fin prêts à recevoir nos invités dès 11h00 et les premiers arrivants se pointent le nez. Notre place d’accueil se trouve au deuxième étage tout juste en haut de l’unique escalier et à partir de la porte d’entrée principale de la Cabane, on peut nous trouver facilement en apercevant notre para-poste le long d’un mur et notre très visible mascotte, le lion LÉO, qui trône fièrement comme un Roi sur notre table de droite, surveillant calmement tout ce qui se passe.

Je prends les inscriptions du dîner et les noms des participants au tournoi. Une hôtesse fait visiter les lieux à nos convives, leur indique la direction à prendre pour les vestiaires et salles de bain. Plusieurs vont jouer immédiatement quelques parties amicales, les enfants s’emparent très vite des quatre attrayants gros jeux et les aînés préfèrent plutôt se choisir une bonne place dans la salle à dîner. Il y a presque petite cohue car beaucoup de groupes arrivent en même temps et les plus jeunes, en voyant tous ces jeux, sont excités et empressés de s’exécuter afin de pouvoir montrer leur savoir-faire. La place prend vie instantanément, les échiquiers sont animés, les gens font connaissance, explorent tous les recoins des salles et découvrent encore plus la beauté des lieux. Ayant furetés quelques minutes de trop, près des occupés cuisiniers, de jeunes estomacs ont développé un petit creux et commencent indéniablement à avoir hâte au repas.

À 11h45, je complète ma liste des dîneurs qui dépasse de peu le chiffre de 100 et celle des 40 compétiteurs qui feront partie de l’équipe des 20 jeunes ou des 20 aînés qui s’affronteront lors du tournoi de l’après-midi.

Tout le monde est alors invité à un rassemblement général dans la salle à dîner pour venir se rassasier. Nous avons suffisamment de place pour tous, le généreux buffet est chaudement prêt et la musique démarre en trombe. Notre musicien est un vrai pro et réussi à lancer la fête ! On peut débuter avec une délicieuse soupe au pois typique de nos grand-mères, puis goûter aux patates rissolées et aux fèves au lard mélassées, croquer quelques oreilles de crisse, pourquoi pas une pointe de tourtière et une tranche de jambon avec ça ! Encore faim, tu peux y retourner ! Comme dessert, la crêpe au sirop d’érable a unanimement plu à tous les palais. Et attention, comme dernière attraction gastronomique, l’incontournable dorée tire d’érable bien chaude, qui se refroidit sur un gros plateau de blanche neige toute neuve et bien tapotée, que l’on enroule ensuite sur un bâtonnet, a fait sensation et gommé plusieurs jeunes et moins jeunes dégustateurs.

Déjà 13h00, il est temps de changer de salle et de jouer aux échecs. J’explique les règles du tournoi. On joue des mini-matchs de 2 parties contre un même adversaire en alternant les pièces blanches et noires. Jouant pour le plaisir, la règle de la pièce touchée peut être appliquée ou pardonnée selon votre volonté ou bon cœur. À la fin d’un duel, on me transmet rapidement les résultats et je m’empresse de trouver de nouveaux adversaires dès qu’ils sont disponibles pour accumuler le plus de points à son équipe. On a le droit de jouer un maximum de 6 parties. Nous n’utilisons pas d’horloges et le tout devrait se terminer autour de 16h00. Il y a 2 ans, au même endroit, les aînés l’avaient emporté de justesse grâce à une belle remontée lors des toutes dernières parties.


Mélina Rioux et Andrejs Stere

Le plus important est de débuter correctement cette attendue première ronde. Les appariements sont dévoilés verbalement. Heureusement pour s’y retrouver quelque peu, les échiquiers sont numérotés, ce qui me facilite grandement la tâche. Je nomme un à un chacun des joueurs, lui assigne sa place devant l’échiquier, lui présente son adversaire et invite ces derniers à se donner une poignée de main et à se souhaiter bonne chance.

À 13h15 pile, les petites mains serrent les grandes et les 20 premières parties débutent simultanément. Je peux observer pour la première fois de la journée un regard très sérieux sur le beau visage de tous ces jeunes. Bien que ce soit pour la majorité d’entre eux d’un premier tournoi informel, de la manière qu’ils jouent leurs premiers coups, on dirait presque qu’il s’agit plutôt du Championnat du Monde de leur enfance. Ils veulent vraiment gagner ces bambins et ils s’appliquent en conséquence. Déjà quelques aînés, sourire en coin, sont surpris par la logique de leurs premiers déplacements de pièces et affichent un air mi-figue, mi-raisin. L’après-midi s’annonce moins facile et un peu plus long que prévu pour quelques vétérans. Il n’y a aucun bruit dans la salle, on entendrait voler une mouche, ce qui ajoute de l’intérêt, de l’importance et du suspense à cette première manche.

Les résultats entrent et les jeunes se débrouillent assez bien. Les aînés se sont forgés une petite avance à mi-parcours mais tout pourrait basculer lors des prochaines confrontations. À souligner, l’excellent résultat en première ronde d’élèves du primaire, soit des frères Molla, Evan et Tommy de même que des Ketata, Salim et Zyed qui ont remporté leur match; sans oublier les beaux efforts de Marie-Eva Bourgeois et de Mélina Rioux qui ont tenu tête à de formidables joueurs et contribué chacune un gros point à leur équipe.

Les rondes suivantes donnent raison aux aînés qui l’emportent au final par le score de 62 à 48. Les parties se sont succédées avec le même enthousiasme et plaisir de jouer. Le temps a filé vite et tous nos concurrents se sont bien amusés.

Une belle grande fête remplie de gaieté vient de se terminer. On a eu droit à de chaleureuses rencontres, à un excellent repas, à un captivant challenge sur l’échiquier et au bonheur d’être ensemble, petits et grands, pour partager de bons moments dans un endroit magnifique et y vivre une expérience inoubliable.

Je tiens à remercier la Ville de Gatineau et son Agente de développement social et communautaire Katie Hamilton. Leur soutien financier et nécessaire partenariat nous ont permis de réaliser cet important événement intergénérationnel.

De gros mercis à Monsieur Guylain Hotte, Directeur général du Relais des Jeunes Gatinois pour leur commandite, à Monsieur Gilles Bilodeau, Président de la Corporation des aînés de la Cabane en bois rond, pour nous avoir facilité l’accessibilité à la Cabane. Mercis aussi au traiteur Chez Jean-Guy et à ses serviables employés, à notre Maestro André Desjardins accompagné de sa fidèle compagne Takamine, à Madame Natalia Celac pour son excellent travail administratif, à mes 2 équipes LÉO sur place et bien sûr à tous nos enjoués participants pour leur présence à l’érable fête.

À l’an prochain !

Marcel Laurin,
Organisateur de l’Événement Intergénérationnel LÉO Cabane à sucre 2017
Officier de la Ligue d’Échecs de l’Outaouais

TOURNOI HIVER CEH 2017
L’INVINCIBLE HOMME DES GLACES TOUJOURS EN PREMIÈRE PLACE

Sasha Solunac (Photo : M. Laurin)

Depuis son retour au jeu après une très longue absence en compétition, l’Expert Sasha ‘’Polar Bear’’ Solunac n’a pas perdu la touche gagnante qui faisait de lui un des meilleurs joueurs de l’Outaouais des années 90.

Sans vouloir le comparer à Bobby Fischer, on peut facilement constater qu’il est, comme le grand champion américain, de glace devant l’échiquier.

Ses trois principales qualités sont sa belle concentration imperturbable, la force et la profondeur de calcul et sa vaste expérience.

Invaincu en parties lentes, il a donc remporté un deuxième tournoi consécutif et sa fiche chez nous est de 2 victoires, trois parties nulles au Père Noël CEH 2016 et de 3 victoires, deux parties nulles au Hiver CEH 2017. Cette fois-ci, il ne partage pas la première place avec Michel Desjardins mais devance plutôt ce dernier par un demi-point en vertu de leur partie sans vainqueur de dernière ronde. Gilles G. Jobin et Patrick Scantland suivent au troisième rang avec chacun 3 points.

Le tournoi Hiver CEH 2017 a attiré 29 joueurs et la section Ouverte est de plus en plus contingenté de joueurs titrés ou en forte progression. Ce n’est pas facile d’y gagner des parties, encore moins de terminer en tête; delà l’importante valeur qu’il faut accorder à l’exploit de Sasha Solunac, surnommé ‘’Polar Bear’’ par ses amis intimes.

Yves Sabourin (Photo : M. Laurin)


44

Joël Lecorre (Photo: M. Laurin)

Dans la section B, Yves Sabourin et Joël Lecorre partagent les honneurs de terminer en tête accumulant chacun 4 points, ils distancent par un gros point Jocelyn Rioux et Raymond Labelle.

La question qui tue au Cercle est : Sasha pourra t ’il continuer sa lancée victorieuse? Les réponses sont nombreuses, variables et même farfelues ! Certains en doutent car la compétition est trop féroce et que nous devrions éventuellement avoir différents gagnants en cours de route; ce qui n’empêchera pas cependant Sasha de bien performer sans terminer premier ou de demeurer invincible.

D’autres le croient capable de gagner le prochain tournoi de lentes, un court 4 rondes, le Printemps CEH 2017 et même le long Championnat Fermé de 7 rondes qui suivra à partir d’avril. Si l’aiguille de sa boussole intérieure pointe directement le Pôle Nord, cela voudra dire que notre ‘’Ours Polaire’’ est en forme. Et si c’est le cas, il pourra compter sur sa patience et son acharnement au travail, l’exactitude de son analyse des variantes possibles afin de choisir celles qui lui sont favorables et son expérience de vétéran qui lui servira à se présenter avec l’attitude d’un gagnant pendant toute la durée de chacune de ses parties.

D’autres, avec une pointe d’humour, soulignent que la douce saison printanière n’est pas favorable à un homme des glaces et que les pouvoirs de notre ours devraient fondre à mesure que la saison avancera. Il joue bien en hiver, c’est sûr ! Mais peut-être qu’il sera moins en forme au printemps, donc moins performant et son attitude sera par conséquent plus ramollie, son jeu moins réfléchi et ses coups un peu plus imprécis.

Les prochaines semaines répondront à cette interrogation.

Nous sommes en fin de parcours de notre calendrier, la compétition est bonne et l’excitation est à son comble.

Bonne fin de saison au Cercle !

Marcel Laurin,
Directeur du Tournoi Hiver CEH 2017

Toutes les parties sont disponibles ici.

Invitation à la Cabane à Sucre