Voici vos faits saillants de la semaine!

Le mardi 12 décembre passé, 26 joueurs se sont présentés au club afin de croiser le fer.

La semaine passée, je vous avais proposé de trouver une tactique de 3 coups que notre champion, Étienne Latreille, avait jouée lors d’un récent tournoi.

La suite gagnante était celle-ci : 1.Tb7+ (sacrifice d’attraction) Rxb7 2.Dd7+ Dc7 3.Tb1+ (le roi noir ne peut plus protéger sa dame et l’adversaire d’Étienne a abandonné). Ce que je trouve particulièrement intéressant dans cette position, c’est que plusieurs joueurs ont probablement arrêté de calculer cette variante quand ils ont réalisé qu’après 2…Dc7, la dame noire n’était plus attaquée par le pion. Bien sûr, il fallait voir un peu plus loin. Depuis que je joue aux échecs, ça m’est arrivé trop souvent d’avoir rejeté une variante très prometteuse parce que je n’avais pas calculé assez loin.

Arseneault-Thompson : Vaincre l’anglaise de l’expert Arsenault est assurément une tâche des plus difficiles. Je me souviens d’avoir eu plusieurs discussions avec les experts Fabien Gagnon et Richard Rose afin de trouver une faille à cette anglaise redoutable. Lui-même un joueur d’anglaise, Francis sait peut-être mieux que d’autres comment naviguer dans ce champ de mines. Je soupçonne que Michel n’était pas dans sa meilleure forme mardi passé, mais donnons le crédit à son adversaire qui a su éviter les pièges et jouer des coups précis dans les moments cruciaux. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le 24…Fg4! de Francis. Quand celui-ci joue avec confiance, il est une grande menace contre quiconque au club. 

Massé-Garneau versus Raymond : Comme vous le savez sans doute, je suis un grand amateur de finale et j’ai été très bien servi dans cette partie entre Anthony et Daniel Raymond. C’est sûr que Sébastien et Étienne ont eu une année échiquéenne fantastique, mais si je devais choisir le joueur qui s’est le plus amélioré au club, Anthony serait absolument dans mes premiers choix. Les deux gars se sont livrés un incroyable duel et j’ai eu un peu de peine pour mon ami Daniel, car comme Anthony, il a plutôt bien joué et aurait mérité un meilleur sort.  

Anthony a manqué une belle occasion dans L’ouverture. Après 11…Cdxe7? il aurait pu jouer l’excellent 12.Dg5! Cxd4 13.Dxg7!| Tg8 14.Dxd4(1,24) ou le très joli 12.Dg5! Cf5!? 13.Cxe6! (1,24). Par la suite, Anthony a été pratiquement intraitable sauf que Daniel s’est bien défendu et a fait plusieurs très bons coups défensifs pour atteindre une finale complètement égale. Mais attention les amis, ce n’est pas parce qu’une position est supposément égale que ça devrait être facile. Daniel s’est retrouvé dans cette position cruciale alors qu’il avait un seul plan pour atteindre la nulle, UN seul! Qu’est-ce que Daniel (les noirs dans la partie) aurait dû jouer selon vous dans cette position?  Réponse la semaine prochaine…

Rioux-Thibault : Est-ce que le joueur qui avait les blancs était Paul Morphy, Mikhail Tal, Gari Kasparov? Non, c’était bien Jocelyn Rioux qui a joué une partie d’attaque irrésistible alors que Mario a été malmené dans cette partie. Pourtant, celui-ci avait eu une bonne ouverture dans cette partie de roques opposés où c’est souvent celui qui atteint le roi ennemi en premier qui l’emporte. Au 10e coup, Mario avait la possibilité de jouer l’excellent 10…b4! (10…b4 11.cxb4 a5!), un sacrifice de pion ingénieux pour ouvrir des lignes contre le roi ennemi, ce qui lui aurait donné un gros avantage. En fait, la partie était très équilibrée jusqu’au malheureux 12…Cxh5? des noirs qui donnait un avantage gagnant de 3,00! Par la suite, Jocelyn a été un véritable rouleau compresseur et il n’a pas été inquiété jusqu’au mat final. Excellente partie de sa part! 

Guimond-Palsson : Fort d’une domination lors de sa dernière partie mardi passé, Michel affrontait le très dangereux expert, Halldor Palsson. Non seulement il a démoli son puissant adversaire, mais il l’a fait dans une française alors qu’Halldor est lui-même un expert dans cette ouverture. Michel a joué son fidèle gambit Milner-Barry et même si Halldor a joué de très bons coups théoriques comme 10…a6! et 11…Ce7!, il fut littéralement emporté par la tornade Guimond. Quelle performance!

Séguin-S. Filion : Hubert affrontait Samuel avec les blancs dans une française.  Samuel joue cette ouverture depuis peu et il ne connaît évidemment pas tous les rouages de cette ouverture complexe. C’est pourquoi il est tombé dans un vieux piège d’ouverture qui a fait tant de victimes dans le passé. En effet au 8e coup, Samuel est sauté sur le pion d4 en pensant que c’était un cadeau d’Hubert, mais notre expérimenté et rusé Président l’a sévèrement puni en gagnant une pièce. Par la suite, Hubert n’a donné aucune chance à son adversaire et l’a emporté en 47 coups.

Jacques-Y.Filion : Duel très intéressant entre ces deux joueurs qui se sont livrés tout qu’un combat. Yves a choisi la solide défense Blackburn de la Rubinstein contre Olivier alors que les 10 premiers coups de la partie étaient théoriques. Au 23e coup, Olivier a joué l’excellent 23.Fe5!, très joli coup pour se sortir du pétrin. Un peu plus loin, Yves a manqué un coup gagnant alors qu’il aurait pu jouer le superbe coup tactique 27…Fc5+! Et durant la finale, Yves avait une très belle position, mais quelques erreurs et une belle précision d’Olivier ont mis fin aux espoirs des noirs. Olivier a merveilleusement rebondi après sa partie de la semaine d’avant. 

Ponthier-Valois versus Arvisais : 2 joueurs en feu s’affrontaient sur l’échiquier. Éric a eu une très bonne ouverture contre Hadrien alors qu’il avait même un avantage d’un point à un certain moment. Au 26e coup quand Éric avait l’initiative, il a joué le malheureux 26…Txh3?? en pensant que 27.gxh3 était impossible en raison d’un clouage du roi… mais il n’y avait aucun clouage et Éric a tout simplement perdu une tour. Ce genre « d’hallucinations » aux échecs arrive à tous et à toutes, un jour ou l’autre.

Je me souviens encore, j’avais affronté un expert au CEH (pour obtenir la cote d’expert, il faut atteindre au moins une fois la cote de 2000) et à un certain moment de la partie, il a joué la prise en passant, mais son coup était tout à fait illégal. J’ai complètement manqué ça et lui aussi, car son intention n’était pas de tricher, bien sûr. Pour revenir à la partie, Hadrien a bien profité de la situation et il a récolté sa 4e victoire en 5 parties. Attention à ce joueur en 2024!

Simard- Gagné : Je vous ai mentionné la semaine passée que Paul Simard était sur une incroyable séquence de 3 mats consécutifs? Et bien, j’ai fait erreur car dans sa partie contre Mathieu Laflamme, celui-ci avait abandonné un coup avant le mat. Cette semaine, ça ne s’est pas aussi bien passé pour Paul. Learry a eu une excellente ouverture et a probablement un peu surpris Paul. Au 8e coup, Learry a joué le très dangereux 8…b6!, mais son adversaire ne s’en est pas méfié et 9…Fa6 est arrivé comme la fin du monde alors que Paul a perdu une pièce, la qualité et la partie quelques coups plus tard. Une partie parfaite de Learry alors qu’il a eu un extraordinaire pourcentage d’efficacité de 97% ! Sublime.

Laflamme-Matkavsky : Partie intéressante alors que les 2 joueurs se disputaient un match très serré jusqu’au 23e coup alors que Taras a tenté de gagner un pion en prenant en d5 : 23…Cxd5 24.Fxd5 Txd5 25.Txd5 Fxd5. Prendre ce pion était une erreur. Pouvez-vous voir la tactique que Mathieu a manquée? Il a joué 26.Ce3 ici.

Au 32e coup, Mathieu pouvait gagner aisément en jouant 32.Cxh5, mais il a plutôt tenté 32.Te8+? et la partie est devenue presque égale. Cependant, son adversaire a donné gratuitement son pion a6 quelques coups plus tard et Taras a abandonné.

Gagné-Ballan : Raphaël a joué une fantastique partie alors qu’il a profité à merveille de son avantage d’espace à l’aile dame. Alexis a quand même eu ses chances dans la partie. Au 8e coup dans l’ouverture, il aurait pu gagner un pion en jouant 8…Dxb2. Il a peut-être eu peur que sa dame soit trappée par 9.Ca4, mais il avait la réplique 9…Dc2 avec l’échange des dames. Et au 26e coup, Alexis aurait pu jouer une suite gagnante qui n’aurait donné aucune chance aux blancs : (26…h4! 27.g4 Chxg4! 28.hxg4 Cxg4 29.Rf1 Dh2 30.Da2 h3 gagne! Par la suite, Raphaël a été pratiquement parfait. Il a mis fin aux espoirs des noirs grâce à son superbe 30.Cxc6! Quelle belle partie de sa part alors qu’il a terminé avec un % de précision de 91,9% selon chess.com. 

Chénard-Gagnon : Paul jouait contre Daniel Gagnon et il a opté pour l’ouverture italienne. Même si je suis familier avec cette ouverture pour l’avoir jouée dans le passé, chess.com m’a bien fait rire avec le nom de cette variante : L’Anti-Fried Liver Defense! Paul a eu quelques difficultés dans l’ouverture et le fait de jouer son fou blanc à 2 reprises (3.Fc4 et 6.Fd5) n’a sûrement pas aidé. 

Au 8e coup, Paul a tenté 8.Ch4 pour viser la case f5, mais avec le cavalier en h4 qui était en position précaire, Daniel a fait une petite combinaison lui permettant de gagner un pion et ainsi avoir une position très dominante. Le mauvais développement de ses pièces a été un gros problème pour Paul, mais même avec 2 pions de moins, il avait une chance de revenir dans la partie au 23e coup en jouant 23.Fxa5 qui aurait endommagé la structure de pion des noirs. Après cette occasion ratée, Daniel a vogué aisément vers la victoire.

Trahan-O’connor : Benjamin a choisi le système de Londres contre John. Benjamin a eu ses chances dans cette partie comme au 22e coup où il aurait pu jouer 22.Cd7! qui aurait gagné la qualité. La partie était encore serrée quand John a gagné un pion, mais l’erreur fatale de Benjamin a été lorsqu’il a joué 37.Cc5? Après l’échange des cavaliers, John s’est retrouvé avec 2 pions contre 0 à l’aile roi et le reste a été un jeu d’enfant pour lui. 

Arcand-Piché : Dans cette partie, toutes les pièces mineures se sont échangées après seulement 19 coups de sorte qu’on était déjà en finale. La partie semblait se diriger vers la nulle, mais Danielle a mieux manœuvré que son adversaire et elle a obtenu une finale de tours tout à fait gagnante. Par exemple au 45e coup, elle devait tout simplement amener son roi en f4, puis en f5 et pousser ses pions passés avec l’aide de son roi. Au 48e coup, elle aurait pu jouer 48.axb5+ ou 48.Txb5 avec un gain relativement facile. Pierre a été bien chanceux de s’en sortir avec la nulle lors de cet affrontement.  

Les commentaires sont fermés.