Le Petit Joueur d’échecs
Écrit avec une grande sensibilité, je suis convaincu que ce bouquin de 330 pages vous enchantera.
Certains d’entre vous connaissent déjà ma manie à retirer les plus belles phrases de mes lectures ; je vous en livre ici quelques-unes.
Aux échecs, l’homme se révèle dans la forme de ses sacrifices plutôt que dans l’attaque. (p.42)
À l’intérieur d’un échiquier, on peut voyager bien plus loin qu’en prenant l’avion, tu sais. (p.51)
Il ne faut jamais déplacer une pièce sans raison. Tu vois ? Il faut bien réfléchir. Sans renoncer, avec persévérance, et c’est à partir du moment où tu penses que rien ne va plus qu’il faut réfléchir encore plus et te décider. C’est cela l’important. Le hasard n’est jamais un allié. Arrêter de réfléchir c’est perdre. (p.55)
[Le Petit Joueur d’échecs demande pourquoi on n’utilise pas de lettre pour noter le mouvement d’un pion.]
Le pion est la vie des échecs. On n’a pas besoin de le symboliser avec un signe, un pion est un pion. (p.59)
Sur l’échiquier apparaît tout du caractère de celui qui déplace les pièces. Sa philosophie, ses émotions, son éducation, sa morale, son ego, ses désirs, sa mémoire, son avenir, tout. On ne peut rien dissimuler. Les échecs sont un miroir qui donne une idée de ce qu’est l’homme. (p.74)
On a toujours envie de se justifier longuement pour donner un sens à son jeu. On ajoute soi-même des commentaires. C’est idiot. La bouche est bien quelque chose qu’on a en trop. (p.265)
Ceux qui ont une bouche quand ils l’ouvrent ne parlent que d’eux-mêmes. Moi, moi, moi. Le plus important c’est toujours moi. Mais aux échecs, on n’a pas besoin de soi, tu sais. Ce qui apparaît sur un échiquier est impossible à expliquer avec des mots humains. Se raconter avec sa bouche stupide, c’est comme si on gribouillait dessus. (p.266)
Les gens qui jouent aux échecs sont si beaux. (p.277)
Devant l’échiquier personne ne peut tricher avec soi-même. (p.286)