Matoutaouais

Prévu du 9 au 16 février au Cercle d’Échecs de Hull, la Ligue d’Échecs de l’Outaouais y organisait son championnat annuel de parties semi-rapides. On joue trois parties par soirée à la cadence de 25 minutes avec ajout de 5 secondes par coup joué.

Vingt-sept joueurs se sont présentés et s’affrontaient dans une seule section pour s’emparer du titre détenu par Fabien Gagnon qui, malheureusement, ne pouvait venir défendre sa couronne. Christian Pépin partait grand favori et presque tous les forts joueurs de la Ligue étaient présents à la ligne de départ.

Ce type de parties est assez récent dans le monde des échecs et la Fédération québécoise des échecs a homologué ses premiers tournois de semi-rapides le 21 décembre 1987. Il fallait trouver un juste milieu entre la longueur des parties lentes officielles, jugée déplaisante et pénible par les jeunes générations et celle des parties blitz, trop rapide et impossible à gérer par beaucoup de vétérans pourtant expérimentés mais qui ont la main un peu moins rapide qu’auparavant. Nul doute que cette formule a la ferveur de plusieurs joueurs, surtout les nouveaux venus. On y perd la qualité des lentes mais on a assez de temps pour évaluer correctement la position et y apporter un plan salvateur contrairement à celles des blitz.

La première soirée nous a réservé une surprise de taille en deuxième ronde, Daniel Lavergne surprend Christian Pépin et donne espoir aux nombreux prétendants qui ont tous connus un bon départ.

Événement inattendu le 16 février, une tempête incroyable nous tombe dessus et la lourdeur des 51 centimètres de neige paralysent toutes les routes et nous obligent à reporter la fin du tournoi d’une semaine.

Lors de la soirée du 23 février, il y a une sextuple égalité en tête du tournoi après la quatrième ronde et tous les scénarios sont possibles. En tant qu’arbitre du tournoi, je commence à envisager la forte possibilité d’avoir soit double et même triple égalité à la fin du championnat et je vérifie le bris d’égalité en vigueur et ses conséquences. Heureusement pour moi, la cinquième ronde me simplifie la tâche et atténue cette crainte. Michel Desjardins et Yvan Brousseau font partie nulle tandis que Gilles G. Jobin et Patrick Scantland se retrouvent seuls en tête en vertu de leur gain respectif contre Fouad Akrib et Daniel Raymond.

Finalement, le duel Jobin-Scantland de la dernière ronde, advenant un gain, pourrait déterminer clairement l’identité du nouveau champion de parties semi-rapides LÉO. Et nous avons eu droit à une partie très excitante, une belle lutte féroce de coups imprévus, endiablés et savants qui ont tenus sur le qui-vive les nombreux spectateurs, témoins de la belle victoire de Gilles G. Jobin, notre premier champion en 2016.

Marcel Laurin,
Arbitre du Championnat Semi-Rapides LÉO 2016,
Président de la Ligue d’Échecs de l’Outaouais

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