Archive pour la catégorie ‘Problèmes’
Analyse rétrograde 4
Solution du problème n°6
Les Pions blancs en b4 et é6 ont pris les 5 pièces noires manquantes, dont le Fou noir naviguant sur cases blanches (Fç8). Le Pion blanc b4 vient de d2 en ayant capturé sur cases noires et c’est donc le PB en é6 (qui vient de h2) qui a capturé le Fou sur case blanche. Le Roi noir est en échec par le Fou blanc g7 mais le dernier rétro-coup é5-é6+ n’est pas possible car le PB venant de h2 n’aurait pris que sur cases noires ! L’échec au Roi noir ne peut s’expliquer que par une prise en passant.
Rétro : 1.f5×é6e.p.+ (et non pas d5×é6e.p. car le PBé6 vient de h2) et puisque l’on vient de prendre en passant le coup précédent des Noirs a forcément été 1…. é7-é5.
L’échec du Fou blanc s’explique maintenant par la découverte de la Tour blanche 2.Tf6-b6+ et on note que les Blancs n’ont pas pu décapturer de pièce noire avec cette Tour car toutes les prises des pièces noires ont été faites avec les Pions blancs.
Les Noirs n’ont alors dans la position obtenue qu’un seul rétro-coup à leur disposition.
Le RN ne peut évidemment pas venir de b2 ou d3, ni de ç4 où il serait en échec triple ou de d4 où il serait en échec double impossible. Le coup précédent des Noirs a donc été joué par le Cavalier.
2…. a2-a1=C. Ce Cavalier n’est autre que la promotion du Pion noir b7, qui en capturant la seule pièce blanche manquante est passé dans la colonne a. Mais la pièce blanche manquante est le Fou naviguant sur case blanche qui n’a pu être pris qu’en a2 (case blanche), ce qui permet de passer derrière le PBa qui bien sûr avancé de a2 à a4.
Il faut maintenant que les Blancs donnent de suite la possibilité d’un rétro-coup aux Noirs, mais Le rétro-coup suivant des Noirs ne pourra donc pas être a3-a2 car il empêche définitivement la capture sur case blanche. → 3.0-0-0 Rb2-ç3
Solution complète :
Rétro : 1.f5×é6e.p.+ é7-é5 2.Tf6-b6+ a2-a1=C 3.0-0-0 Rb2-ç3
Trois personnes ont soumis la bonne solution : Steve BOLDUC, Cornel PACURAR et Alexandre LEROUX.
Thème Valladao (promotion + roque + prise en passant). Les trois thèmes (promotion noire, 0-0-0 blanc et prise en passant blanche) sont présents dans la solution dans un timing minimum (5 demi-coups).
Bien sûr plus on va remonter loin dans la partie, plus la difficulté sera croissante, en tout cas pour les problèmes où les derniers coups sont déterminés, mais aussi pour les partie justificatives que nous aborderons plus tard. Pourtant il est possible d’être obligé d’investiguer jusqu’à la position initiale de la partie pour aller y chercher des éléments beaucoup plus triviaux permettant une déduction sur la position du diagramme.
LES PROBLÈMES DE PARITÉ
Ce genre de problème peut décontenancer au premier abord, car on ne voit pas immédiatement par quel bout le prendre pour répondre à la question de l’énoncé si l’on n’y a pas été sensibilisé auparavant. Comme le titre le laisse supposer il va falloir examiner la parité des coups qui ont pu être joués durant la partie. C’est pour cette raison que les positions données dans ce genre de problèmes se ressemblent souvent, car il faut que les pièces (enfin presque toutes) n’aient pas eu la possibilité de trianguler. Et c’est aussi pour cela que ce type de diagramme met tout de suite la puce à l’oreille d’un solutionniste averti. Les problèmes de parité sont donc en général très abordables et ne présentent que très peu de difficulté.
Prenons comme exemple le problème suivant :
Il s’agit ici d’un mat aidé en 2 coups. Avec ce type d’énoncé les 2 camps collaborent pour atteindre le but avec la particularité que les Noirs doivent commencer à jouer. Ils doivent donc aider les Blancs à les mater au deuxième coup (4 demi-coups en tout).
Bien sûr comme les Noirs doivent jouer en premier, c’est que les Blancs ont dû jouer le dernier coup amenant à la position du diagramme.
Mais regardons d’abord comment le mat peut intervenir. La recherche de ce mat n’est pas la partie principale du problème car elle est trop simple pour un solutionniste confirmé.
On a donc deux possibilités à condition d’avoir envisagé le roque noir :
1.0-0 Cd5 2.Ch8 C×é7# (la notation des coups d’un aidé est inversée par rapport à un jeu classique)
1.Rd8 Cg5 2.Té8 C×f7#, mais comment prouver que le 0-0 est illégal ?
Comme prévu la position des deux camps est assez fermée et peu de pièces ont bougé. En particulier les cages des Tours blanches imposent à chaque Tour blanche d’avoir joué un nombre impair de coups. La cage du Roi blanc lui impose aussi un nombre impair de coups. Quand aux Cavaliers blancs, quelle que soit la case d’origine de chacun, ils ont dû jouer à eux deux un nombre pair de coups. Le PBa a joué 1 coup et bien sûr la Dame blanche a été capturée sur sa case d’origine sans avoir joué.
→ Les Blancs ont joué en tout un nombre pair de coups.
Comme le trait est aux Noirs, ils ont donc joué un coup de moins que les Blancs, soit un nombre impair de coups.
Si le 0-0 Noir est possible le Roi et la Tour h8 n’ont pas bougé. La Dame noire a donc été capturée en d8 sans avoir bougé et on peut voir en raisonnant comme on l’a fait précédemment avec les Blancs, que les autres pièces ont joué un nombre pair de coups, ce qui n’est pas possible.
Donc :
- • soit le RN a bougé pour permettre à la DN d’avoir joué un nombre impair de coups avant d’être capturée (en d8, é8 ou f8).
- • soit la TNh8 a bougé pour trianguler (bien sûr le R et la T peuvent avoir bougé tous les deux)
Le 0-0 n’est donc plus autorisé !
Essai : 1.0-0 ? Cd5 2.Ch8 C×é7# (roque illégal)
Solution unique : 1.Rd8 Cg5 2.Té8 C×f7#
Dans le problème suivant il suffit d’appliquer un raisonnement de parité similaire. S’y ajoute un petit problème de coloriage que vous avez déjà pratiqué.
Dans cet échiquier « indien », les couleurs des pièces ont été remplacées.
Il s’agit de déterminer quelle couleur représente les Blancs ?
L’échiquier a été orienté horizontalement pour ne pas influencer le solutionniste dans sa recherche.
Prière d’envoyer vos questions, solutions, commentaires à t.legleuher @ gmail.com
Analyse rétrograde – 3
[raw]
function montrer() { if (document.getElementById && document.getElementById('retro4')) {
document.getElementById('retro4').style.display="block"; } else if (document.all && document.all['retro4']) { document.all['retro4'].style.display="block";
}
}
[/raw]
Solution du problème n°4
Messigny 05/2005
Encore une fois les deux Rois sont menacés à la fois par le Fou et la Dame, mais ils ne peuvent être en échec simultanément. La Dame et le Fou sont donc de même couleur et donnent un échec double à l’un des deux Rois. Comme nous l’avons déjà vu, ce n’est possible qu’avec un échec à la découverte. Au contact du Roi b3 (double contact), ce n’est pas possible, donc c’est le Roi a6 qui est en échec. L’échec à la découverte n’a pu être effectué par la Dame (ça ne peut jamais être le cas en orthodoxe), ni par le Fou, qui ici ne peut intercepter la Dame sur la ligne du Roi. Quand il ne semble pas y avoir de solution, il faut envisager un coup spécial, c’est à dire la prise en passant. C’est la seule possibilité de découvrir deux lignes d’échecs (dans un échec à la découverte plus classique, on ne découvre qu’une ligne, le deuxième échec étant donné par la pièce qui vient de bouger).
Cette prise en passant n’a été possible qu’avec un Pion blanc en b6, et bien sûr la Dame le Fou sont blancs et le Roi a6 est noir, tandis que le Roi b3 est blanc. Les deux derniers coups simples sont maintenant connus. Rétro : 1.a5×b6ep++ b7-b5 et on rétrograde jusqu’à la position du diagramme 1.
[NDLR :] Nous avons reçu 4 bonnes réponses. Pour déterminer le gagnant du prix, nous effectuerons le tirage parmi Steve BOLDUC, Régis BELLEMARE, Jean-Philippe CAYEN et Cornel PACURAR le mardi soir 9 avril lors du championnat Blitz de l’Outaouais. Notez aussi que tous les participants se mériteront un échiquier LÉO autographié de la main du GMI A. Shirov.
En cherchant les derniers problèmes, on a pu constater que la solution ne peut intervenir qu’en remontant dans le passé récent de la partie, c’est à dire les derniers coups joués. Parfois l’analyse rétrograde demande d’aller chercher beaucoup plus en profondeur, même si les derniers coups ne sont pas complètement déterminés. Il est possible de répondre à une question sur le passé lointain de la partie et parfois même on peut remonter jusqu’au premier coup d’une pièce. Mais la beauté des derniers coups prend toute sont envergure lorsqu’ils sont uniques.
LES DERNIERS COUPS SIMPLES
Autant il est assez facile de construire un problème dont le dernier coup est déterminé (surtout s’il s’agit d’un échec), autant la tâche est plus ardue pour le compositeur quand il faut enchaîner toute une suite de coups. Mais parfois le solutionniste a quand même des difficultés à trouver le premier rétro coup de la série (dernier coup joué), car il est souvent loin d’être évident si aucun des Rois n’est en échec, car il faut aussi déterminer qui a joué en dernier. Concernant les derniers coups complètement déterminés les problèmes les plus long passent allègrement la barre des 40 demi coups, mais le record actuel surpasse tout ça largement avec 96 demi coups complètement déterminés. Pour autant un problème n’a pas besoin d’être si long pour être intéressant et un nombre restreint de coups peut créer déjà pas mal de difficulté chez le solutionniste.
Dans ce premier exemple le Roi est en échec, mais il n’est malgré tout pas si simple à trouver. Je vous incite bien sûr à le chercher avant de regarder la solution.
4ème T.T. 1954
Vous avez cherché un petit peu ? pour dévoiler la solution et son explication.
À vos solutions !
Dans le problème suivant il faut mettre en œuvre tout ce que vous avez déjà appris, mais en plus il faut faire des déductions sur la position des pièces au diagramme (en particulier le bilan des captures).
Participez en grand nombre en faisant parvenir votre solution à l’auteur par courriel au t.legleuher @ gmail.com. Parmi les bonnes réponses reçues, la LÉO fera tirer un prix.
Le Repos de Léo – 2
La chronique de problèmes est de retour pour un deuxième mois. La majorité des problèmes publiés sont des problèmes en 2 coups avec quelques exemples un peu plus longs. Ils sont ordonnées en fonction de leur difficulté, bien que la difficulté soit une question très relative. J’ai choisi des problèmes de compositeurs plus ou moins locaux dont : Nguyen VoVan (Hull), R. Cooper (Ottawa), G. Cozzolino (Montréal), Ken Braithwaite (Kingston), James Hall (Belleville) et le regretté Frank Fillery (Victoria B.C.) Amusez vous bien !
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Problème n°
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